L'affaire
était entendue dès le mois de décembre; Frédéric NEVCHÉHIRLIAN
et Dominique TERRIEU viendraient rendre visite aux élèves de la
classe de Première ES et de la classe de Première L, dans le cadre
des CHRONIQUES LYCÉENNES 2014 / 2015.
Sans détours, ils ont dit oui à notre invitation puis ils
sont venus pour clore cette année consacrée une fois tous les 15
jours à l'écriture de chroniques, musicales !12H45 : gare TGV Lorraine, voie 3, les voilà sur le quai, ils sont arrivés tous les deux par le même train, la rencontre croisée avait déjà commencé entre Marne la Vallée et Nancy.
DIMONÉ est venu de Montpellier, NEVCHÉ de Marseille.
Dans leur dos, une guitare, dans leurs mots cet accent qui tient du Sud, celui de Nino Ferrer, de Léo Ferré et de Boby Lapointe, voix ferrées !
On se salue puis direction le Lycée.
Sur la route on évoque le travail des élèves sur les textes des deux derniers albums Venise, Soignons nos rêves, Un homme libre (Dimoné, Bien Hommé mal Femmé), Marseille, Sur le parking, Vas-tu freiner ? (Nevché, Rétroviseur).
Les deux complices partagent leurs derniers souvenirs de tournées, échangent sur l'actualité, en hommes libres. Les propos sont précis et très informés, Nevché et Dimoné sont à l'écoute du monde.
13H30 : on déjeune au lycée, dans la conversation on sent l'effervescence, l'avidité d'en savoir toujours plus pour se connaître, pour rendre la rencontre simple et naturelle.
14H30 : salle A101, on s'installe devant les élèves.
Une élève de Première Littéraire présente la manière dont la classe a préparé la rencontre (étude des pochettes des albums, visionnage des clips, écoute des chansons, lecture et construction des textes, parcours de nos invités, les structures qu'ils ont crées (coopérative INTERNEXTERNE pour Nevché et label ESTAMPE pour Dimoné (on n'oublie pas qu'une démarche artistique a besoin d'une structure pour se faire connaître du public).
Les questions sont prêtes, l'entretien peut commencer, il portera en grande partie sur la démarche d'écriture de nos invités.
Écriture parfois instinctive, d'un bloc pour Nevché quand il chante a cappella (Dans le stade qui n'était pas destiné à être une chanson et qui figure sur son premier album). En revanche, l'écriture est plus difficile pour les textes resserrés : il rappelle qu'il faut une « tension forte » entre le texte et la musique, il ajoutera qu'il « écrit pour se dépasser ».
Quelques perles nées de cette tension et de ce dépassement ;
"Aux premières lueurs languides
aux premiers signaux du temps
aux semis qui décident et choquent
de la longueur des épis du printemps
et des jupes candides qui nous ennuient
qu'ont-ils à rire comme des fous
tous ces soleils saouls au bord de mer ?"
Soleils saouls, Nevché, Rétroviseur.
Dimoné, de son côté passe du temps à se « libérer des contraintes », à les détourner, il dira que « le jeu de l'écriture est là », qu' « écrire c'est comme questionner un totem ». Dominique a le sens de la formule et propose là un beau sujet de dissertation.
"Les puits sur les places sont des bondes qui trônent
des baignoires vidées envisagées
pour des purges périodiques laissant le pavé décapé par l'eau saumâtre
passagers de la lagune qui toussent sous les clochers en répit
annonçant en rafales brouillonnes aux attardés
le rendez-vous pour leur salut c'est nous ? C'est nous !
Venise, Dimoné, Bien hommé mal Femmé.
D'ailleurs, l'Afrique n'est pas loin, elle « pousse un peu de sa corne ! », Dimoné et Nevché évoqueront leur séjour en Mauritanie, au Sénégal et au Congo. C'est là que leur musique a pris une autre dimension, au-delà de la chanson française « guindée ».
La composition, l'inspiration et notamment l'attachement de nos invités à leur ville : Marseille (ville femme) Montpellier (qui se défend d' être Manhattan) prendront leur place dans une discussion au cours de laquelle chacun a pu trouver sa place, elle se prolongera jusqu'à 17H, et sera ponctuée de la lecture de quelques textes de nos invités par les élèves (Venise, Marseille, Soleils saouls).
16H45 : embarquement immédiat :
fraternellement, Nevché confie sa guitare à son complice Dimoné pour une interprétation de Venise, puis ce sera à son tour d'interpréter Marseille et un couplet ...
qui ne figure pas sur le livret de son dernier album.
On se quitte mais pas tristement,
plutôt dans un grand éclat de rire.
Ce mardi 19 mai, "le soleil a brillé … pour tout le monde" et les "fondamentaux ..." aussi !
"On éteint ... " Non ! On se souvient !
Mai 2015,
texte : M. André,
photos : M. Caillavet.
texte : M. André,
photos : M. Caillavet.
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