jeudi 8 février 2018

Rencontre poétique avec Francis Combes (suite).


Quelques citations relevées par Thierry


La poésie est un artisanat :

« Le poète est souvent quelqu’un sans imagination »
« C’est un monde sans imagination, ou plutôt qui ne fait pas marcher son imagination »
« Le poète met en forme des idées, des émotions communes »
« Le métier de poète consiste à retranscrire les petites choses du quotidien sous forme de poème pour les donner aux autres »
« Pour être poète, il faut être amoureux »
« La poésie est une part de nostalgie »
« Tant qu’on peut retirer des mots à un poème, c’est qu’on peut le travailler davantage »
« La publicité vole les techniques poétiques (par exemple les rimes, les figures de styles, ...) »
« La poésie est une publicité qui ne veut rien vendre »

Construire un poème :

« J’écris des choses sans vraiment savoir ce qu’elles veulent dire »
« La poésie agit par capillarité, les idées montent, murissent »
« Les parenthèses permettent de changer de registre, d’ouvrir sur un autre thème »
« C’est une sorte de réalité augmentée »
« Les images poétiques peuvent parfois paraître absurde, c’est plutôt un délire super-conscient »
« La poésie est une cure de réel »
« La poésie contre un tank, ce n’est pas très efficace » mais « La poésie devrait changer la vie » 



          Voici  le témoignage de Margaux et de Mathieu



 La Malgrange a accueilli Francis Combes pour une rencontre avec deux classes de première.

Francis Combes est un poète d’Aubervilliers, né en Lozère en 1953. Il a su nous faire partager son expérience et son point de vue sur la société actuelle ainsi que sur son travail artistique. 

Son Parcours
 
Nous avons appris que la politique était un élément qui a de l’importance dans sa vie. De son point de vue une personne qui ne s’intéresse pas à la vie de la société est un « idiot ». En Grèce le mot « idiot » désigne la propriété privée, cela qualifie une personne en retrait par rapport à la société. Nous ne sommes pas totalement en accord avec cette idée car une personne qui ne prête pas d'intérêt à la vie de la société n’est pas forcément un « idiot ».
En effet il aura peut-être un retard par rapport aux autres et une pensée différente sur le monde mais cela permettra de faire évoluer la société.
Il précise par la suite que nous sommes tous semblables mais à la fois tous différents. Nous prenons tous exemple les uns sur les autres et cela forme un cercle vicieux mais d’autres personnes se démarquent et prouvent que nous ne sommes pas obligés de penser comme tout le monde pour être accepté. Nous pensons que Francis Combe propose une vision bien plus ouverte que d’autres personnes sur le monde actuel.
Certaines phrases prononcées lors de cette rencontre étaient simples mais reflètent la réalité : « L’argent devrait servir aux hommes mais aujourd’hui ce sont les hommes qui produisent de l’argent ». Même s’il ne se présente pas comme une personne plus importante que d’autres et que pour lui un poète est une personne comme tout le monde, il a quelque chose qui fait qu’il n’est pas comme tous les autres. Il est extrêmement cultivé et parle cinq langues, il traduit ses textes dans le monde entier, il montre son ouverture face aux autres. Il peut se permettre de faire de la poésie pour tous. Lors de cette journée, il nous parlait de tout et était très ouvert et nous a parle sans gêne de sujet délicat, de la vie de son fils, ce qu’on a beaucoup apprécié.
Il nous a partagé l’histoire de son fils qui a vécu dans la rue plusieurs années, il a vu la pauvreté d’un point de vue différent du nôtre. Cela lui permet de développer des aspects dans ses textes que d’autres poètes ne peuvent pas développer car ils ne l’auront pas vécu réellement.

Son écriture
Son parcours, son expérience et sa pensée se ressentent à travers les différents poèmes qu’il a écrit. Par exemple, nous avons vu en classe un poème Joyeux Noël, qui montre qu’il vit un moment avant de l'écrire. Selon lui un poème doit être vécu avant d'être écrit. Il dit aussi que ce ne sont pas les mots qui donnent un sens au poème mais le poème qui donne un sens aux mots. Nous trouvons que ce qu’il nous a dit par rapport à sa façon d'écrire est vraiment pertinent car un mot n’a pas vraiment de sens concret à part sa définition. Un mot a plusieurs définitions différentes en fonction de la façon dont il est utilisé. Francis Combes écrit les choses sans savoir réellement ce qu'elles signifient puis il met en forme après. Il nous a conseillé d'écrire car cela permet de se libérer facilement. Souvent l’inspiration part d’un seul mot qui nous vient à l’esprit, en l'écrivant des idées se forment et c’est le début d’une aventure. A l'époque, c'était bien plus dur de se faire connaître en temps que poète car il n’y avait pas tous ces réseaux sociaux ou ces blogs. Les gens lisaient et volaient des livres pour passer le temps maintenant ils sont sur leur téléphone.
Au début on a tendance a vouloir en faire des tonnes dans l’écriture mais le public est attiré par les choses simples. En revanche il faut du temps pour le comprendre et acquérir cette simplicité. La poésie permet de saisir l’instant avec les mots, il a parlé des Haïkus, ce sont des petits poèmes qui permettent de saisir l’instant.
« Le voleur a tout pris sauf la lune à sa fenêtre. » de ​Ryōkan Taigu.
                                                                    
Pour terminer


Francis Combes nous a fait ouvrir les yeux sur la société actuelle sans nous inciter à penser comme lui. Dans sa façon de parler on sentait qu’il était passionné par ce qu’il faisait, il était franc et ne nous cachait pas les choses ce qui était vraiment bien. En revanche nous étions un peu trop nombreux ce qui était moins conviviale par rapport à la rencontre avec Jean Patrick Capdevielle. Il développait un peu trop ses réponses donc nous avons moins eu le temps de poser des questions. Nous avons remarqué que c'était un homme engagé notamment avec les poèmes affiches dans le métro parisien. Il s’engage pour le peuple et non pas pour les « peoples », c’est grâce aux peuples que le monde avance. A la fin de ces deux heures, Francis Combes et les deux classes de première ont écouté un morceau de rap La pluie de Orelsan. Il a fait une remarque sur le fait que les rappeurs utilisaient des procédés poétiques. Malgré le fait que ce genre de musique n’est pas apprécié par tout le monde, c'était vraiment intéressant d’avoir l’avis d’un vrai poète.

Nous avons apprécié le fait de rencontrer un poète car ce n’est pas une occasion que tout le monde peut avoir et nous espérons faire d’autres rencontres de ce genre. Nous remercions Francis Combes de s'être déplacé jusqu’à nous et de nous avoir partagé son temps.


 


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