mardi 20 novembre 2018

Je est une autre par Emanuel Bémer

   Emanuel Bémer a rencontré 3 classes de Première et les Terminales L en septembre dernier.
   
Voici les impressions de Xinyi, élève de Première S.


Place la Femme
La condition de la femme dans la société reste depuis nombre d’années un terrain fragile, sur lequel les concernées mènent leur propre combat. Mais qu’en est-il des hommes ?
C’est à travers un album aux paroles percutantes qu’ Emanuel Bémer expose les injustices dont il est témoin :
Je est une autre​​ aborde cette problématique sous un angle différent, l’occasion pour notre classe de découvrir, lors d’une rencontre, un aspect souvent caché de la chanson actuelle.

Ce 27 septembre 2018,
Emanuel Bémer s’est rendu à la Malgrange pour présenter et expliquer son dernier projet, un album et spectacle intitulé Je est une Autre (2018). En passant par son parcours, son point de vue sur la question de la femme, et son expérience personnelle, il mène une vaste réflexion sur la société d’aujourd’hui.

Un parcours ambitieux
Les débuts d’ Emanuel Bémer, auteur - compositeur - interprète, n’ont pas toujours été aisés. Il se dit tout de même chanceux d’avoir réussi à gagner en visibilité et à faire connaître sa musique avec le soutien notamment de la télévision (France 3, France Inter), ou financièrement de la région Grand Est, la ville de Nancy.
Après trois albums dont deux ont été autoproduits : L’Occiput (2007) et Minute Papillon (2012), il propose une série de spectacles qui connaissent un fort succès : Bon gré Mal gré (2010) ou encore L’impossible Anthologie de La Chanson Française produit au festival d’Avignon (2015). C’est dans sa troisième production sur scène que l’homme de théâtre propose un contenu qui se distingue...
Je est une Autre,​​ la réalité en musique .
Emanuel Bémer se lance dans un projet qui a pour but de mettre en lumière une cause, celle de la femme. La cause féminine le concerne en tant que père de deux filles...
Au cours de ses années parisiennes, il observe que la femme semble être réduite à une version inférieure de l’homme. Il n’est pas inutile de rappeler que la Femme n’acquiert certains droits essentiels que tardivement : elle obtient son droit de vote en 1945, elle dépend de l’Homme pour travailler et gérer un compte bancaire jusqu’en 1965, et dix ans après, elle avorte légalement en France. Lui-même homme, Emanuel Bemer ose approcher un sujet trop « intime » chez d’autres pour être exploité ouvertement. Il a choisi, pour façonner au mieux ses paroles, de recueillir des témoignages, dont des clichés, de femmes autour de lui, principalement dans les lieux publics : de là venait sa source d’inspiration. Pour le titre de l’album, elle lui est venue d’une citation de Rimbaud : Je est un autre, car d’après celui-ci, l’Homme, même s’il est responsable des ses actes, ne se connait pas réellement : les hommes ont une part féminine. Cinq longues chansons composent les armes de l’auteur pour dénoncer les inégalités, un choix personnel qui a souhaité privilégier la qualité du message plutôt que les éventuelles préférences du public. Les différents titres constituent une chronologie logique de la vie d’une fille qui devient femme, sous plusieurs points de vue . Dans « Un mec qui en a », c’est à travers les yeux d’un homme qu’ Emanuel Bémer expose le cliché de l’homme désiré, celui du « mec » toujours en quête de plus de virilité. Le rythme de rap est en réalité une forme de critique, de réponse aux paroles souvent sales retrouvées dans l’actualité de ce style musical. Bemer a décidé de s’exprimer avec des paroles crues, qui caractérisent
de percuter et de donner directement à voir la réalité au spectateur.
Un réel engagement ?
Je est une Autre tient certes des paroles dénonciatrices des inégalités homme-femme, mais l’artiste se sent-il réellement engagé ?
Emanuel Bemer a affirmé connaître sa « part féminine ». Il a eu le contexte professionnel pour s’essayer à des choses qui ne sont pas forcément attribuées à la gente masculine (costumes, tenues, etc.). L’artiste se perçoit comme étant un auteur engagé par l’importance du message qu’il véhicule et s’il pense que sa musique participe à une forme d’éveil des consciences, elle en a les capacités comme le prouve la Marseillaise, il cite.
Mon avis sur la rencontre .
Cet événement a pour moi été une réussite. J’ai trouvé la prise de parole de l’auteur très complète et développée, aussi bien au niveau des explications sur son parcours que sur le débat de la condition féminine. Son humour a rendu la rencontre agreable, et le sujet plus accessible qu’il n’y paraît. Il a su chercher à interagir avec le public qui était plutôt sur la réserve, mais des questions pertinentes ont tout de même trouvé leurs réponses. Cette rencontre a surtout permis pour ma part de poser une réflexion plus poussée, au départ non spontanée, sur la cause féminine, et de mieux réaliser certaines inégalités du quotidien souvent devenues une banalité. Emanuel Bémer amène non seulement à une prise de conscience encore plus forte, mais pousse aussi et surtout à reconsidérer les comportements entre Hommes ...
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dimanche 8 juillet 2018

Rencontre avec Serge Utgé-Royo, homme parmi les hommes

Le vendredi 6 avril dernier Serge Utgé-Royo (auteur-compositeur-interprète) s'est entretenu avec des élèves de Seconde et des élèves de Première à l'occasion d'un travail autour de l'écriture.
Voici le témoignage de Thierry, élève de Première S.

La rencontre s'est prolongée à La Taverne du Livre avec le public.
  



La rencontre avec Serge Utgé Royo m’a permis de découvrir un homme engagé, qui porte de belles valeurs telles que l’optimisme, la liberté, l’espoir, l’engagement, et la fraternité. Son passé, ses origines et son contact avec le public font de lui quelqu’un d’investi et d’actif dans ce qui le passionne : la musique et l’écriture. En voyant son travail, je m'aperçois que le métier de musicien, chanteur, compositeur ne résulte pas de la chance, de l’argent, de la mode, mais bien de la passion, du travail et du contact avec le public.


Je n’ai pas eu l’impression d’assister à un discours, à un cours magistral mais à une discussion avec un artiste. Il a répondu avec franchise et simplicité aux questions posées, en nous parlant en face, d’artiste à éléve, où plutôt d’humain à humain : “Il n’y a personne au-dessus de toi, mais il y a personne en dessous non plus”. J’ai trouvé qu’il ne cherchait pas à convaincre, à se vanter de son parcours et de ses expériences, il a justement évité le monde impitoyable des médias et des musiques commerciales pour garder son indépendance et les relations avec son public : “Je n’ai pas envie de finir entre 2 marques de lessive !”.


La façon dont il a parlé de ses origines espagnoles m’a aussi interpellé notamment avec une chanson Comme une carte de visite sur les difficultés d’intégration pour les émigrés. “On me voyait un peu comme un martien, mais aujourd’hui il y a beaucoup de martiens”. La musique était selon lui un moyen de s’exprimer et d’éviter de nombreuses séances chez le psychiatre et non pas une façon de se faire entendre. J’étais assez surpris de l’entendre dire “J’ai choisi la musique parce que je suis fainéant, mais surtout par plaisir et parce que je me sentais utile”. Par exemple, il a chanté lors de d’une manifestation ouvrière dans une usine de métallurgie du nord de la France.


Le fait de voir des gens prêts à défendre leur convictions comme il le fait redonne un peu d’espoir dans un monde passif où les tensions montent. Finalement, je regrette simplement le cadre de la rencontre avec cette grande salle qui a réduit la proximité entre Serge Utgé Royo et nous. J’ai cru comprendre qu’il aime le contact et l’échange, c’est pourquoi j’aurais aimé plus de convivialité. J’en garde tout de même un bon souvenir.

vendredi 23 février 2018

Notre prochain invité, Serge Utgé-Royo a la parole franche et le geste précis

Et l'avenir est un ami…
Si quelques fortunes
Quadrillent la Lune:
Prenons l'infini.


Le 6 avril prochain, à la Malgrange,

Serge Utgé-Royo sera l'invité des élèves de Seconde Lilas, des Premières ES1 et des Premières S2.

Typographe et catalan d'origine, Serge écrit, chante, compose  pour la mémoire et pour l'avenir.
 Sans candeur ...

Le même jour, infatigable passeur il rencontrera le public à la Taverne du Livre, Rue des Quatre Églises à Nancy à 19H00.




Le Poing et le Miel,
Serge Utgé-Royo :

(Refrain)
Je me souviens
Du chant de tous les miens,
Portant l'espoir au grand soleil,
Malgré la colère,
La fleur et la pierre,
Le poing et le miel

Dans ma maison,
J'attends les compagnons ;
Nous prendrons le temps nécessaire
De glacer nos fièvres,
Des chansons aux lèvres,
Le sourire clair.

Je me souviens
Du chant de tous les miens… (Refrain)

Nous marcherons ;
Nous sommes des millions
Et l'avenir est un ami…
Si quelques fortunes
Quadrillent la Lune:
Prenons l'infini.

Je me souviens
Du chant de tous les miens… (Refrain)

Je n'ai pas peur ;
Nos armes sont meilleures
Que la violence ou la mort…
Nous parlons sans haine
Des coups et des peines,
Des mauvais accords.

(Refrain) 
Je me souviens
Du chant de tous les miens,
Portant l'espoir au grand soleil,
Malgré la colère,
La fleur et la pierre,
Le poing et le miel

dimanche 11 février 2018

Francis Combes, un poète qui s'engage


Le vendredi 19 janvier Francis Combes rencontrait les élèves des classes de Première ES1 et de Première S2 à la Malgrange. Voici le témoignage de Ginette et de Sania.

Rencontre avec un homme plein de ressources.
 
Francis Combes est un poète français que les élèves de la Malgrange ont eu la chance de rencontrer, ce vendredi 19 janvier. C' est un homme très cultivé et passionné par son travail. Poète engagé, il mêle politique et lyrisme dans ses poèmes, ce qui rend ses écrits particuliers, comme par exemple son poème “La Complainte de Trader” qui a beaucoup marqué les élèves car c’est un poème qui parle de la réalité du monde dans lequel nous vivons et même si ce métier fait rêver certains, il en est pas moins difficile moralement.
En tant qu’homme cultivé, il a de nombreuses références littéraires qui donnent à ses écrits une pertinence et une profondeur particulière percevable par tous. Son poète de prédilection est  Nazîm Hikmet. C’est un  homme sensible aux maux de la société c’est pourquoi il écrit sur tous. Il réussit à faire de sujets triviaux, des sujets poétiques.
Il est l’auteur d’une quinzaine de recueils de “poèmes pour tous, qui ont été traduits dans diverses langues, comme l’arabe, l’anglais, l'allemand, ….
Francis Combes exerce aussi le métier de traducteur, ce qui lui vaut d’être polyglotte. Il a aussi participé à la création de nombreuses associations et aussi d’une maison d’édition indépendante, qui s’appelle “ Le temps des cerises”.

Un échange poétique mais pas seulement...

Après avoir accompli un travail de préparation sur les écrits et la personne qu’est Francis Combes, les élèves ont élaboré des questions qui ont rythmé l’échange.
Nous avons commencé la discussion sur le thème de son expérience personnelle avec la politique qui occupe une grande place dans ses poèmes. Il nous a raconté son plus loin souvenir politique qui est l’arrestation de son père à cause de son orientation communiste. Ce souvenir l’a marqué et l’a poussé à s’intéresser à la politique.
L’échange s’est ensuite orienté vers le thème de la poésie. Tout d’abord, nous avons parlé de sa façon d’écrire : comment écrit il ses poèmes ?, où trouve-t-il son inspiration ?. “J’écris des choses sans les comprendre” nous a-t-il confié, il saisit l’instant des mots, il vit ses écrits avant de les coucher sur le papier. Cela montre bien que ce poète est vraiment particulier, et c’est tout cela qui donne à ses poèmes leur simplicité et leur clarté. Nous avons ensuite parlé de la campagne de “poèmes affiches” dans le métro parisien. Cette campagne, qui a duré 15 ans, avait pour but de “rendre à la poésie ce que la publicité lui a volé, nous a dit Francis Combes, car “la poésie c’est de la publicité qui ne veut pas vendre. Ces poèmes affiches étaient écrits, la plupart du temps, par des personnes comme vous et nous. Elles écrivaient des petits poèmes ou haïkus qui sont des poèmes d’une phrase ou seulement de quelques syllabes. Cette campagne permettait aux personnes qui prenaient le métro, de sortir de l’ambiance des souterrains et d’ouvrir leur imagination. Puis “au fur et à mesure, les idées montent, comme le dit Francis Combes. En effet, pour le poète, la poésie comme les autres écrits en général ont pour unique but de transmettre des sentiments et du savoir : “ la première arme de la poésie c’est l’émotion”.
Suite aux questions posées par les élèves, l’échange a porté sur les raisons pour lesquelles Francis Combes n’apprécie pas entièrement le système dans lequel nous vivons. L’une des raisons est la place que l’argent a pris dans notre société au fil du temps. Tout est contrôlé par l’argent et il en a perdu son utilité. “L’argent devrait servir aux Hommes, mais ce sont les Hommes qui servent l’argent” nous a dit l’homme engagé.

Une bonne image du poète.
Cette rencontre avec Francis Combes a beaucoup plu à l’ensemble des élèves. En effet l’image que dégageait cet homme durant l’échange était tout ce qu’il y avait de plus simple et d’humble. Sa simplicité nous a permis de bien comprendre où il voulait en venir dans ses propos. Francis Combes nous a montré par sa présence et son charisme ce qu’était réellement un poète : une image totalement différente de ce que nous pouvions imaginer. Les poètes de notre époque sont mal connus et c’est bien dommage.

Pour  conclure,  nous avons beaucoup apprécié cette rencontre, car elle nous a permis d’explorer un nouveau point de vue sur la société et de nous montrer ce qu’était réellement un poète c’est à dire un homme égal aux hommes qui ne prétend pas avoir le savoir absolu mais qui veut juste le partager et partager sa vision du monde. 


  Le soir même, infatigable, Francis Combes rendait visite au public de La Taverne du Livre à 

Nancy, pour un échange et des lectures.





jeudi 8 février 2018

Rencontre poétique avec Francis Combes (suite).


Quelques citations relevées par Thierry


La poésie est un artisanat :

« Le poète est souvent quelqu’un sans imagination »
« C’est un monde sans imagination, ou plutôt qui ne fait pas marcher son imagination »
« Le poète met en forme des idées, des émotions communes »
« Le métier de poète consiste à retranscrire les petites choses du quotidien sous forme de poème pour les donner aux autres »
« Pour être poète, il faut être amoureux »
« La poésie est une part de nostalgie »
« Tant qu’on peut retirer des mots à un poème, c’est qu’on peut le travailler davantage »
« La publicité vole les techniques poétiques (par exemple les rimes, les figures de styles, ...) »
« La poésie est une publicité qui ne veut rien vendre »

Construire un poème :

« J’écris des choses sans vraiment savoir ce qu’elles veulent dire »
« La poésie agit par capillarité, les idées montent, murissent »
« Les parenthèses permettent de changer de registre, d’ouvrir sur un autre thème »
« C’est une sorte de réalité augmentée »
« Les images poétiques peuvent parfois paraître absurde, c’est plutôt un délire super-conscient »
« La poésie est une cure de réel »
« La poésie contre un tank, ce n’est pas très efficace » mais « La poésie devrait changer la vie » 



          Voici  le témoignage de Margaux et de Mathieu



 La Malgrange a accueilli Francis Combes pour une rencontre avec deux classes de première.

Francis Combes est un poète d’Aubervilliers, né en Lozère en 1953. Il a su nous faire partager son expérience et son point de vue sur la société actuelle ainsi que sur son travail artistique. 

Son Parcours
 
Nous avons appris que la politique était un élément qui a de l’importance dans sa vie. De son point de vue une personne qui ne s’intéresse pas à la vie de la société est un « idiot ». En Grèce le mot « idiot » désigne la propriété privée, cela qualifie une personne en retrait par rapport à la société. Nous ne sommes pas totalement en accord avec cette idée car une personne qui ne prête pas d'intérêt à la vie de la société n’est pas forcément un « idiot ».
En effet il aura peut-être un retard par rapport aux autres et une pensée différente sur le monde mais cela permettra de faire évoluer la société.
Il précise par la suite que nous sommes tous semblables mais à la fois tous différents. Nous prenons tous exemple les uns sur les autres et cela forme un cercle vicieux mais d’autres personnes se démarquent et prouvent que nous ne sommes pas obligés de penser comme tout le monde pour être accepté. Nous pensons que Francis Combe propose une vision bien plus ouverte que d’autres personnes sur le monde actuel.
Certaines phrases prononcées lors de cette rencontre étaient simples mais reflètent la réalité : « L’argent devrait servir aux hommes mais aujourd’hui ce sont les hommes qui produisent de l’argent ». Même s’il ne se présente pas comme une personne plus importante que d’autres et que pour lui un poète est une personne comme tout le monde, il a quelque chose qui fait qu’il n’est pas comme tous les autres. Il est extrêmement cultivé et parle cinq langues, il traduit ses textes dans le monde entier, il montre son ouverture face aux autres. Il peut se permettre de faire de la poésie pour tous. Lors de cette journée, il nous parlait de tout et était très ouvert et nous a parle sans gêne de sujet délicat, de la vie de son fils, ce qu’on a beaucoup apprécié.
Il nous a partagé l’histoire de son fils qui a vécu dans la rue plusieurs années, il a vu la pauvreté d’un point de vue différent du nôtre. Cela lui permet de développer des aspects dans ses textes que d’autres poètes ne peuvent pas développer car ils ne l’auront pas vécu réellement.

Son écriture
Son parcours, son expérience et sa pensée se ressentent à travers les différents poèmes qu’il a écrit. Par exemple, nous avons vu en classe un poème Joyeux Noël, qui montre qu’il vit un moment avant de l'écrire. Selon lui un poème doit être vécu avant d'être écrit. Il dit aussi que ce ne sont pas les mots qui donnent un sens au poème mais le poème qui donne un sens aux mots. Nous trouvons que ce qu’il nous a dit par rapport à sa façon d'écrire est vraiment pertinent car un mot n’a pas vraiment de sens concret à part sa définition. Un mot a plusieurs définitions différentes en fonction de la façon dont il est utilisé. Francis Combes écrit les choses sans savoir réellement ce qu'elles signifient puis il met en forme après. Il nous a conseillé d'écrire car cela permet de se libérer facilement. Souvent l’inspiration part d’un seul mot qui nous vient à l’esprit, en l'écrivant des idées se forment et c’est le début d’une aventure. A l'époque, c'était bien plus dur de se faire connaître en temps que poète car il n’y avait pas tous ces réseaux sociaux ou ces blogs. Les gens lisaient et volaient des livres pour passer le temps maintenant ils sont sur leur téléphone.
Au début on a tendance a vouloir en faire des tonnes dans l’écriture mais le public est attiré par les choses simples. En revanche il faut du temps pour le comprendre et acquérir cette simplicité. La poésie permet de saisir l’instant avec les mots, il a parlé des Haïkus, ce sont des petits poèmes qui permettent de saisir l’instant.
« Le voleur a tout pris sauf la lune à sa fenêtre. » de ​Ryōkan Taigu.
                                                                    
Pour terminer


Francis Combes nous a fait ouvrir les yeux sur la société actuelle sans nous inciter à penser comme lui. Dans sa façon de parler on sentait qu’il était passionné par ce qu’il faisait, il était franc et ne nous cachait pas les choses ce qui était vraiment bien. En revanche nous étions un peu trop nombreux ce qui était moins conviviale par rapport à la rencontre avec Jean Patrick Capdevielle. Il développait un peu trop ses réponses donc nous avons moins eu le temps de poser des questions. Nous avons remarqué que c'était un homme engagé notamment avec les poèmes affiches dans le métro parisien. Il s’engage pour le peuple et non pas pour les « peoples », c’est grâce aux peuples que le monde avance. A la fin de ces deux heures, Francis Combes et les deux classes de première ont écouté un morceau de rap La pluie de Orelsan. Il a fait une remarque sur le fait que les rappeurs utilisaient des procédés poétiques. Malgré le fait que ce genre de musique n’est pas apprécié par tout le monde, c'était vraiment intéressant d’avoir l’avis d’un vrai poète.

Nous avons apprécié le fait de rencontrer un poète car ce n’est pas une occasion que tout le monde peut avoir et nous espérons faire d’autres rencontres de ce genre. Nous remercions Francis Combes de s'être déplacé jusqu’à nous et de nous avoir partagé son temps.


 


mardi 9 janvier 2018

Francis Combes : poète d'utilité publique.



La Malgrange accueillera Francis Combes le vendredi 19 janvier prochain.



Francis Combes exerce une forme de pensée, poétique, rationnelle, populaire, philosophique au sens où Platon l'entendait : pensée dans la cité !

Poète, essayiste, éditeur (Le Temps des Cerises), critique littéraire, membre de la rédaction de la revue Europe, il est aussi à l'origine d'une campagne d'affichage poétique ouverte à tous, dans le métro parisien.

                                                Rapport sur l’état du monde.
Sur la table un compotier
rempli de pommes
lisses et rouges
des raisins
du pain
de l’eau
qui attendent d’être partagés


depuis trop longtemps.

Il viendra au Lycée à la rencontre des élèves des classes de Première ES1 et de Première S2 dans le cadre de leur cours de Français consacré à un objet d'étude lié à la poésie et à la quête du sens.

Et selon ce qui est désormais tradition, il sera présent à la Taverne du Livre à l'issue de la rencontre à la Malgrange.



vendredi 5 janvier 2018

Jean-Patrick Capdevielle, auteur, compositeur, interprète, artiste peintre.

Le jeudi 8 décembre dernier Jean-Patrick Capdevielle est venu à la rencontre des élèves de Première S2 pour évoquer son parcours personnel et artistique.

Ce fut l'occasion d'un échange dense autour d'une oeuvre singulière qui touche à la chanson et à la peinture.
Singulière car nourrie par des images, des fulgurances qui relèvent souvent du courant surréaliste, on pense à des textes comme Les bruits de la nuit :

J'entends des drôles de bruits derrière les fenêtres à guillotine
La cour est pleine de fantômes échoués là juste par
routine
Y'a ce marin minable qui se lève et crie soudain le ciel
est vide.



Des chansons construites comme des contes urbains où des fantômes croisent des femmes fatales, bien sûr :

J'attendais la nuit à l'ombre de l'usine
J' regardais ma vie comme un vieux magazine
Le vent était chaud, le ciel plein de rouge
Elle marchait sur un bateau qui bouge.

Des atmosphères proches des films noirs américains :

Ce soir, des tas d'étoiles se trainent par terre
La brume et les rêves, les ombres et le soleil
t'enchaînent
Dehors, la centrale crache la déveine
Tu dis qu't'aimerais partir mais c'est plus la peine.

Les toiles de Jean-Patrick Capdevielle  définissent un monde chaotique, chahuté par une Histoire souvent violente.

Dad, where is My Teddy Bear ? pièce commentée par notre invité en est la parfaite illustration. Sa raison d'être vient d'une lecture d'enfance qui l'a fortement marqué, elle traitait de la torture.


 Notre invité fut aussi grand voyageur, journaliste; un parcours raconté à la manière de courtes anecdotes qui pourraient le définir ainsi :

jamais dans la posture, ni dans l'imposture.

Les élèves ne s'y sont pas trompés.


Le soir même Jean-Patrick Capdevielle était attendu par le public de La Taverne du Livre à Nancy pour une seconde rencontre.


Crédit photo Catherine Beudaert.

Voici le témoignage d'Inès et de Ginette, élèves de la classe de Première S2

Nous avons eu la chance de pouvoir assister à la rencontre avec Jean Patrick CAPDEVIELLE, qui est un chanteur, compositeur, mais aussi un peintre. Lors de cette rencontre, il a pu donc nous expliquer ses choix, mais aussi  répondre à certaines questions que des élèves se posaient.

Dans la première partie de la rencontre, J-P CAPDEVIELLE, nous a raconté, un peu  sa jeunesse et surtout de ses voyages. Ce chanteur a vécu aux Etats-Unis, en menant une vie de hippie. En effet, il nous a raconté qu’il vivait avec sa famille, dans un camping car, et ne vivait avec quasiment rien. J-P CAPDEVIELLE était passionné de Rock, ce qui est une des raisons pour laquelle, il est parti aux Etats-Unis. C’est le climat américain, qui l’a poussé à prendre goût pour la musique et donc de devenir chanteur. Cependant, les Etats -Unis sont pas le seul voyage que l’artiste a fait , il nous a raconté qu’il était déjà parti au Mexique, au Maroc et en Espagne. La principale raison, de ses voyages est le “besoin de vérité”, nous -a-t-il expliqué. Toutes les questions, qu’il se posait, avaient besoin d’une réponse précise et concrète, même s’il y avait besoin de se déplacer. J-P CAPDEVIELLE nous a raconté aussi son voyage à Ibiza, un lieu où il s’y rendait très fréquemment . Il nous a dit que c’était le rendez-vous des hippies, et tout  le monde s’y sentait bien là-bas, il a bien insisté sur le fait que l’Ibiza d'aujourd'hui n’a strictement rien à voir avec celui de son époque.
Suite à une question posée par élève, qui avait demandé si J-P CAPDEVIELLE se considérer comme une personne anarchiste ou pas. L’artiste nous a clairement dit qu’il ne l’était pas, mais qu’on pouvait le considérer comme un libertaire. Il n’a pas choisi le système dans lequel il est né, et malheureusement ce système ne lui plaît pas, et de ce fait il se sent mal dans la société. J-P CAPDEVIELLE, nous a dit qui’il se référait plutôt au bouddhisme tibétain comme philosophie.
Dans la deuxième partie de la rencontre, nous avons parlé de son écriture. Nous avons donc parlé de certaines de ses chansons que nous avions écoutées en classe, comme Salomé, qui a été le coup de coeur de la classe, car beaucoup de questions ont été posées sur cette chanson. J-P CAPDEVIELLE aime beaucoup Rimbaud, il aime beaucoup son histoire et surtout bien évidemment ses écrits. Le chanteur, nous a dit que beaucoup de gens ne voyaient pas ses chansons comme lui les voit . Beaucoup de personnes pensent que ses chansons et ses musiques sont sombres, alors que pour J-P CAPDEVIELLE, il ne fait juste que de raconter une histoire avec un ton très naturaliste. Il nous a ensuite expliqué qu’il crée d’abord ses musiques et ensuite écrivait ses chansons sur  cette musique. Et il a rajouté qu’il était plus facile de faire des erreurs d’écriture que de peinture.
Dans la dernière partie de la rencontre, nous avons parler de sa peinture car le chanteur s’est reconverti dans la peinture, car depuis tout petit, il rêve d’entreprendre ce projet. J-P CAPDEVIELLE, nous a expliqué sa façon de peindre, car il peint à partir d’images collées. Le peintre nous a dit que d’abord il regarde autour de lui, sur internet ou dans des livres des images qui pourraient le surprendre. Il fait ensuite des dossiers avec ces images, puis au bout d’un certain temps , celles qui ne lui sont pas sorties de la tête sont donc imprimées pour être collées. J-P CAPDEVIELLE  nous a expliqué que pour lui si une toile est réussie, c’est qu’elle aura surprise des artistes ainsi que lui-même. Pour l’artiste peindre est un pur plaisir , car comme il nous l’a dit , il ne voit pas le temps passé quand il peint. Il a ajouté
aussi , qu’il avait besoin d’une atmosphère très calme pour peindre, il s'isole et écoute de la musique . Le but de ses peintures est de jouer dans la complexité.
Nous avons ensuite visionné quelques oeuvres, afin qu’il nous explique quelques détails que nous n’avions pas compris. Comme par exemple des ombres que l'on apercevait sur chacune de ses toiles, mais nous n’arrivions pas à distinguer clairement ce que cela représentait.
C’est sur ses peintures que nous avions terminé la rencontre qui a beaucoup plu à tous les élèves de la classe. Ce fut très intéressant de pouvoir discuter avec une personne sur laquelle nous avons travaillée, pour qu’elle nous explique réellement ce qu’elle pense.